LEON BOYER, POETE LOCAL

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Léon BOYER naquit à Falgères, hameau de Marchastel, le 30 novembre 1883 de François BOYER de Nastrac et Marie-Elisabeth ANDRIEUX de Falgères.

Il était le troisième enfant d’une humble famille de paysans. Il partagea les jeux et les occupations des enfants de son âge. Tout en gardant les vaches, il put observer la nature, les plantes, les animaux, les travaux des champs …

En 1894, âgé de 11 ans, il connut un immense chagrin. Sa mère disparut en mettant au monde son sixième enfant qui mourut le même jour qu’elle. Ce décès marqua le jeune enfant qui écrivit plus tard un poème particulièrement émouvant intitulé ” A ma mère”. Le souvenir du cercueil “porté à bras de paysans” quittant la maison natale pour ” l’étroit cimetière” resta ancré dans son coeur.

Quand il rendait visite à sa famille paternelle, Léon BOYER aimait s’asseoir dans le salon pour contempler le paysage et laisser aller sa pensée.

A Falgères, il s’exprimait en patois. C’est à l’école qu’il pratiqua le français. Il fréquenta l’école de Marchastel de 1888 à 1897. Il s’y rendait ” en blouse bleue et en sabots ” par ” le chemin qui du village dégringole ” et par les durs sentiers en lacets, encombrés de maigres genêts” .

Selon une élève de Falgères, il était un écolier calme, appliqué, studieux. Pendant la récréation il avait tendance à s’isoler et à rêver.

En 1896, il obtint le certificat d’études. Premier du Canton, il reçut de Monsieur l’Inspecteur la médaille d’argent du Prix Valentin.

Devant son succès, sa famille, bien que modeste, décida de lui permettre de poursuivre ses études.

De 1897 à 1901, c’est l’école primaire supérieure de Murat (E.P.S.) qui l’accueillit. De là, il partit à l’Ecole Normale de Lyon ouù il resta de 1901 à 1904.

De 1904 à 1909 il occupa divers postes et, en 1909, il fut nommé instituteur à Cusset dans l’Allier. Il était aimé de ses élèves et estimé de ses supérieurs.

A Cusset, il épousa une institutrice, Marie PERONET . Ensemble, ils eurent deux enfant : Jean en 1910 et Elise en 1912.

Malheureusement, la Première Guerre Mondiale éclata bientôt et mit un terme à cette existence qui aurait pu être si heureuse.

Il mourut à Verdun le 10 mars 1916 à l’âge de 33 ans.

Sa correspondance avec son épouse nous permet de connaître sa vie de soldat. De Béziers, il arriva dans l’Est le 20 février 1916. Il monta en deuxième ligne le 2 mars et en première ligne le 4 mars. Il vivait alors “à 60 mètres des boches”. Il fut relevé des premières lignes le 8 mars et resta à 500 mètres du front. Les bombardements étaient violents. Il se plaignait rarement dans ses lettres mais on devine qu’il souffrait du froid, du manque d’eau pour se “débarbouiller”, du manque de journaux, de la faim car la nourriture n’arrivait pas ou arrivait froide. Il rêvait alors d’une soupe chaude.
Les colis de Cusset étaient les bienvenus. Il appréciait particulièrement le chocolat, le saucisson, les petits beurres, la confiture, le rôti et, en bon auvergnat, il demandait à sa femme”un bon morceau de lard”.

Il pensait, bien sûr, à ses enfants, à son petit Jean qui fréquentait l’école maternelle, portait des galoches, commençait à lire, à écrire à l’encre avec son porte-plume, à sa petite “Lilise”, sa “Lisette”, sa “Lilisette aux beaux grands yeux” et qui portait “un “béret qui lui allait si bien”.

On trouva sur lui une lettre écrite en cas de mort. Vu le carnage qui régnait autour de lui, Léon BOYER pressentait sa disparition.

“Nous voilà en pleine bagarre et puisque mes camarades sont tombés auprès de moi, mon tour peut être là d’un moment à l’autre. Je ne me sens aucun frisson et je n’ai que cette inquiétude de savoir que ma disparition va vous donner du chagrin à tous”. Est-il possible d’annoncer une aussi terrible nouvelle avec plus de sang-froid, d’abnégation, de coeur ?

Il mourut à VERDUN, tué par un obus avec 5 de ses camarades.

Léon BOYER obtint la médaille militaire, la croix de guerre avec étoile de bronze.
Les appréciations de ses supérieurs sont élogieuses :
” Sous-officier brave et énergique, glorieusement tué à l’ennemi à Froide-Terre le 10 mars 1916 “

Le nom de Léon BOYER figure au Panthéon de PARIS parmi les noms des écrivains morts pour la France ( PERGAUD, PEGUY …)

L’association des Amis de Léon BOYER

Il y a une vingtaine d’années, un cousin de Léon BOYER, Albert ANDRIEUX décida de créer l’ association des Amis de Léon BOYER afin de rééditer les œuvres de notre poète local.

Elle continue aujourd’hui encore à faire connaître « Genêts et Rocailles » et «Auvergne, mon pays âpre et doux» en particulier à l’occasion de la Foire de la Loue à la mi-juin et lors de l’exposition annuelle en juillet et août.

L’association s’intéresse aussi à l’histoire de Marchastel et propose des livrets sur l’école, les migrants, le cimetière, le patrimoine religieux …

EN VENTE TOUTE L’ ANNEE A LA MAIRIE 

Une série de fascicules sur l’histoire de Marchastel :

  • L’école de Marchastel : un siècle de photos
  • Du grain au pain
  • Patrimoine religieux de Marchastel
  • Incendies et pompiers ( 1902 – 2002 )
  • Léon BOYER ( sa vie, son oeuvre …)

Ouvrages de Léon BOYER :

  • “Auvergne, Mon pays âpre et doux”
  • “Genêts et rocailles”